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Points de vue des citoyens ordinaires
26 juin 2016

A PROPOS DU BREXIT (1): L'EUROPHOBIE A L'EPREUVE DE LA REALITE

Ainsi donc le Royaume-Uni a décidé de se séparer de l'Union européenne. Ce vote aura, à n'en pas douter, d'importantes conséquences qu'on ne peut encore actuellement toutes apercevoir. Ce billet n'est donc que le premier d'une longue série où l'on abordera certaines d'entre elles. Aujourd'hui c'est d'un point très secondaire (au sens strict de ce mot) qu'il sera question. On entend, et on lit, depuis le 24 juin, que les partis populistes hostiles à l'Union (mais dont certains membres acceptent volontiers les subsides en tant que députés européens... Sans commentaire.) se réjouissent et trouvent dans ce vote du peuple britannique un encouragement dans leur combat.

Il est permis d'être dubitatif devant cette affirmation. Oh, bien sûr, elle semble n'être qu'une évidence: le Royaume-Uni se sépare de l'Union, alors d'autres (voyez la liste sur votre journal habituel) le peuvent aussi. Mais justement: jusque là, la sortie de l'Union était une perspective qu'on s'efforçait de présenter comme quelque chose de facile et d'immédiatement bénéfique; aujourd'hui, cette perspective est devenue une réalité. Et l'on va constater que les roses du chemin sont moins odorantes qu'il n'a été annoncé et, surtout, que leurs épines sont redoutables. Je ne livrerai ici qu'un seul exemple: on a dit, durant la campagne référendaire, que les sommes versées à l'Union, et qui seraient économisées du fait du Brexit, seraient affectées à des besoins prioritaires et que nul, dans ces conditions, ne serait pénalisé par suite de l'arrêt des subventions européennes. Certes, cela paraît logique. Mais y aura-t-il des économies aussi importantes qu'on le dit? Seront-elles suffisantes pour compenser l'arrêt des subventions européennes? Car le Royaume-Uni devra contribuer aux dépenses européennes s'il veut continuer à bénéficier du marché unique, sans pour autant avoir droit à discuter du budget.

En bref, la séparation sera compliquée, et probablement douloureuse. N'est-ce pas, après tout, ce à quoi il faut s'attendre dans tout divorce?

Cette réalité, le peuple britannique va l'expérimenter. Et, si cela n'est pas certain, il est bien possible qu'il regrette bientôt son choix. (et je ne pense pas ici qu'aux députés européens bientôt privés de leurs substantielles indemnités parlementaires, car je ne doute pas que, cohérents avec eux-mêmes, ils n'y renoncent immédiatement montrant ainsi au peuple britannique qu'on peut parfaitement se passer de l'Europe).

Or, cette confrontation avec la réalité douloureuse du Brexit est probablement ce qui peut arriver de pire aux populistes de tout poil qui décrivent la sortie de l'Union comme l'antichambre du paradis. Oh, très certainement, ce ne sera pas l'enfer, bien plutôt quelque chose comme le purgatoire. On a dit, par exemple, que les Allemands continueraient à vendre leurs voitures aux Britanniques, et les Français leurs vins. Certes: mais, compte-tenu de l'effondrement de la livre, les Britanniques pourront-ils les acheter? Et tout le monde découvrira, face à cette implacable réalité, que les discours des europhobes n'étaient que fariboles et mensonges.

Peut-être leur empressement à demander l'organisation de consultations référendaires s'explique-t-elle aussi par la peur d'être découverts tels qu'ils sont, tout simplement.

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