SUPPLIQUE A NOS DIRIGEANTS POUR QU'ILS NE POSENT PAS LA CANDIDATURE DE PARIS AUX JEUX OLYMPIQUES

Mesdames, Messieurs,

Il est question, je crois, de poser la candidature de Paris à de prochains Jeux olympiques, voire à une prochaine exposition universelle. Je vous supplie respectueusement de n'en rien faire, sauf à risquer une sorte d'apocalypse que vous (je le suppose) et nous (permettez-moi de parler au nom du peuple, immodestement) ne souhaitons évidemment pas.

Quoi! La leçon de l'Euro 2016 (je ne parle pas ici de la monnaie européenne, même s'il y aurait beaucoup à dire à son propos) ne suffirait pas à vous convaincre du danger qu'il y a, en France, à vouloir organiser de telles manifestations! Pourtant, qu'observons-nous aujourd'hui, veille de l'ouverture d'un événement sportif (ou financier, c'est selon) attendu par une bonne partie de la planète, sinon une situation passablement agitée? 

Vous vous dites certainement que le lien entre cet évenement et la situation présente n'est pas établi. Grave erreur! C'est que, voyez-vous, les Français sont finauds. On leur a dit, et ils l'ont cru, que le Gouvernement espérait un regain de popularité de cette compétition (je crois, quant à moi, qu'un cierge à Sainte Rita aurait mieux convenu à cela); ils ont donc conclu que l'Euro pouvait entrer dans une stratégie particulière, ici politique, et ils ont trouvé l'idée plutôt bonne, et donc décidé de la mettre en oeuvre pour leur compte. Voilà pourquoi on assiste à la multiplication de revendications catégorielles, qui, personnellement, ne me semblent pas totalement injustifiées mais que dans un autre pays ont aurait présenté après la compétition, abandonnant, pour ne pas dégrader l'image du pays, l'armee qu'elle fournit obligeamment à tous. Mais nous sommes en France, et ni le Gouvernement ni ceux qui revendiquent n'allaient y renoncer. Pas si bêtes, voyons!

Certes, l'Euro est une compétition très attendue et très regardée (je vous le dis immédiatement, pas par moi), mais bien moins que les Jeux olympiques. Imaginez donc ce qui se passerait si ces Jeux étaient organisés à Paris. C'est le chaos qui s'ensuivrait, tout simplement! Car chacun voudrait en profiter, des grands patrons des sociétés du CAC 40 aux gardiens de square. Les premiers diraient à leurs actionnaires que, faute d'une substantielle augmentation de leur rémunération, ils refuseraient  de diriger leurs sociétés et que celles-ci, immanquablement, feraient faillite devant le monde entier, les seconds fermeraient les jardins publics et où, je vous le demande, les millions de spectateurs attirés par les Jeux pourraient-ils avaler leurs sandwichs? Et je ne parle pas des autres, tous les autres (non, je ne vous en donnerai pas la liste, regardez autour de vous) qui seraient dans les mêmes dispositions et trouveraient bien le moyen de présenter leurs revendications.

Le seul moyen d'éviter ce chaos inévitable, c'est de renoncer à la candidature de Paris à ces deux événements. Qui plus est, vius feriez (nous ferions) des économies, ou plus exactement nous dépenserions moins.

C'est pourquoi, je vous en conjure, renoncez à ces candidatures qui ne peuvent qu'être source d'une crise sociale vis à vis de laquelle celle que nous vivons fera l'effet d'une simple répétition générale.

Je vous prire de croire, Mesdames, Messieurs, à l'expression de ma vive inquiétude et de mon plus profond respect.