APRES NICE, FAIRE FACE

Je ne mêlerais ma voix, si insignifiante soit-elle, aux nombreuses déclarations qui ont suivi la tuerie du 14 juillet, qui, très souvent, me semblent relever de l'hystérie ou de la bêtise. La seule attitude digne me semble le deuil, le silence et la vie.

Le triple appel lancé par Jacques SEMELIN (La Croix, 20 juillet) me fait par exception renoncer à cette attitude, pour relayer, auprès de mes lecteurs, une vision courageuse et intelligente.

Appel aux hommes politiques, d'abord, pour qu'ils évitent "le tout-sécuritaire" et  "la surenchère", "qu'ils fassent preuve de plus de sagesse et de dignité" et, phrase terrible, assassine, "qu'ils n'essaient pas de se faire élire sur les morts", en d'autres termes qu'ils changent d'attitude, qu'ils se hissent - enfin - à la hauteur de la situation.

Appel aux journalistes, ensuite, pour qu'ils ne contribuent pas, par le traitement de l'information, "à propager une émotion toxique au sein de la société". A cet égard, il me semble qu'il faut absolument se garder de publier des images des victimes - cela va de soi - mais aussi celles des assassins et même de les désigner autrement que par des intiales. Certes les réseaux sociaux publieront ces informations. Et alors?

Appel à la société civile, enfin, et surtout, pour qu'elle n'attende pas tout de l'Etat et que, par son action, elle contribue à faire baisser la peur et redécouvre les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité..