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Points de vue des citoyens ordinaires
4 février 2016

Adresse à nos gouvernants

Pourquoi revenir aujourd’hui sur la loi Macron, entrée en vigueur il y a déjà plusieurs mois, et publier un texte à son propos ?   La réponse est simple : la façon dont cette loi a été adoptée est emblématique d’une tendance actuelle de la vie politique française, qu’on appelle parfois triangulation et qui pourrait aussi, être dénommée « politique à fronts renversés ». Dans ces situations, la droite emprunte à la gauche et la gauche à la droite. Il n’y aurait là en rien matière à critique, au contraire, si ces emprunts se justifiaient par des raisons de fond, un parti (au sens large) empruntant une mesure au programme de l’autre parce, tout simplement, il la croit bonne, même s’il a pu d’abord la refuser. Mais il semble que dans la plupart des cas ces emprunts ne sont destinés qu’à obtenir un bénéfice à court terme, bénéfice pour lequel on hésite à utiliser le qualificatif de politique, lui préférant celui de politicien, avec toutes les connotations négatives qu’il implique. Le risque, évidemment, et il n’est pas négligeable, est que cette manœuvre se retourne contre son auteur, ce qui au fond ne regarde que lui.

Il y a beaucoup plus grave : ces calculs médiocres, réussis ou non, sapent la confiance des citoyens dans leurs gouvernants. L’emprunt à l’autre n’est jamais précédé de la moindre autocritique, du moindre aveu d’une erreur passée. Pourquoi, alors, peuvent se dire les citoyens, aurions-nous la moindre confiance dans ceux qui ont deux langages, celui d’aujourd’hui  contraire à celui d’hier, sans qu’on nous dise le motif du changement ? En d’autres termes, ce débat à fronts renversés est une des causes du désintérêt des citoyens vis-à-vis de la chose publique et de l’affaiblissement corrélatif de la démocratie.

On a envie de lancer cette adresse aux gouvernants : retrouvez un discours clair, une argumentation solide, et une action en cohérence avec ce discours ; acceptez-vous faillibles, changez de discours s’il le faut, mais reconnaissez qu’il s’agit d’un changement et expliquez le. Acceptez aussi que vos fonctions n’aient qu’un temps. Comme nous tous, vous serez remplacés. Veillez à ce que nous ne souhaitions pas que ce soit le plus tôt possible.

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